samedi 22 janvier 2011

Individualisme versus collectivisme

Aujourd'hui, en lisant un article pour un de mes cours, j'ai réalisé ce qui me stresse le plus depuis quand je suis arrivée au Canada. Et cela pourra m'aider à soulager mes souffrances.
À l'UdeM, pendant mes cours de français, notre prof nous a demandé ce qui nous choque le plus au Québec, la différence la plus importante entre la Roumanie et le Québec. Et j'ai répondu, candidement, que c'est la propension à l'étude qui fait la différence. Et c'est vrai, c'est une différence importante, la culture et l'étude étaient très importantes en Roumanie. Chez moi, j'ai toujours vu les livres sur le bureau de mes parents (même pendant les périodes de congé), on a toujours parlé de nos lectures, on a toujours partagé nos découvertes. Mon bureau était toujours rempli de livres, et ma bibliothèque, ma chère bibliothèque en Roumanie, était ma passion. Je sais même maintenant où trouver tel livre dans ma bibliothèque, où dans la bibliothèque de mes parents. Nos amis, qui étaient tous des profs, comme mes parents, parlaient toujours de livres. J'ai beaucoup appris de nos discussions, j'ai commencé à aimer les livres depuis mon enfance (je me souviens ma première visite à la bibliothèque de ma ville natale, avant d'aller à l'école).
Mais ce n'est pas cela la différence qui me marque le plus ici, au Québec. La différence immense entre le Québec et la Roumanie c'est la culture basée sur l'individualisme versus la culture basée sur le collectivisme. L'individualisme caractérise la société d'ici, tandis que la société roumaine était caractérisée par le collectivisme. Chaque québécois est centré sur lui même et sur sa famille, et ses intérêts sont beaucoup plus importants que ceux de la société. En Roumanie, la société est beaucoup plus importante qu'ici, les individus appréciaient la présence des amis et des collègues. Mon univers n'était pas formé seulement de ma famille.
Ni un modèle, ni l'autre n'est meilleur, chacun a ses avantages et désavantages.
Cette découverte m'a aidée à comprendre pour quoi, malgré le fait que je suis à Montréal depuis 5 ans et que je suis ouverte, je n'ai pas d'amis québécois. Pourquoi une invitation à un café demeure sans réponse, malgré le fait que pour moi est aussi banale comme un "bonjour". Pourquoi les voisins ne se connaissent pas (hic! je connais beaucoup de mes voisins, même s'ils sont québécois). Pourquoi chaque personne aime tant sa "boule".
Ce qui nous perdons ici est la chaleur de nos amis. J'aurai tant besoin de vrai amis, j'ai beaucoup de questions qui demeurent sans réponse, car je n'ai pas à qui les poser. Mes amis sont que de roumains ou immigrants. Je regrette le fait que je n'arrive pas à trouver la voie vers l'amitié des gens d'ici, en sachant que j'ai beaucoup à offrir.
Au moins, j'ai identifié la source de mes inconforts relationnels. Peut-être, j'arriverai à trouver un pont entre les deux cultures, pour le bénéfice bilatéral.
CR

2 commentaires:

  1. Je suis parfaitement d'accord avec toi. Mais tu sais il ne faut pas s'en faire: je suis québécois et j'ai moi-même de la difficulté a avoir des amis québécois! A part un ami qui vient de la campagne, tous mes autres amis sont des étrangers... je suis tout simplement incapable de créer des gens avec mes semblables, et ce n'est pas comme si je n'essayais pas...

    Je trouve que le tissus social n'est pas très fort au Québec. Un exemple récent: la grève des ambulanciers un 24 décembre! Il me semble que la conscience collective est quelque fois absen te..

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  2. Merci pour ton commentaire.
    Je suis surprise de voir que même pour un québecois les relations ne sont pas facile à tisser. C'est dommage, car nous sommes des êtres sociables, et l'amitié pourrait nous aider à faire resortir le meilleur de nous mêmes. Je n'ai pas encore capitulé...

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